Thierry Arcaix

Communication, culture et patrimoine

Institutions locales

  1. Auguste Comte
  2. Croix Rouge
  3. Docteur Roux et Frédéric Bazille
  4. La Maisonnée
  5. La Pêcherie
  6. La Pleine Lune
  7. La Sainte Famille
  8. Secours Populaire
  9. L'Assemblée Chrétienne de Montpellier
  10. Le Théâtre Gérard Philipe
  11. Librairie "Le grain des mots"
  12. Le vin noir
  13. Église paroissiale de l'Immaculée Conception et Notre Dame de la Paix
  14. La librairie Scrupule

1- Auguste Comte

comteIl faut remonter à 1871 pour trouver la trace de la création de l’école Auguste Comte dans les délibérations du conseil municipal de la ville de Montpellier. Mais attention, à ce moment là, cette école s’appelait l’école de la rue de la Gendarmerie (l’ancien nom de la rue Emile Zola). Dans une délibération prise le 18 janvier 1871 et complétée le 24 juillet 1871, on y apprend le pourquoi du comment : « La création de cette école a pour but d’augmenter les moyens d’instruction et de répondre aux demandes des familles qui ne veulent pas envoyer leurs enfants aux écoles chrétiennes. Nous souhaitons donner pleinement satisfaction aux opinions et aux désirs de tous. » Mais la municipalité n’en reste pas là, elle enfonce le clou et justifie sa décision, éclaire ses orientations : « La création de cette école laïque respecte le principe de liberté et reste dans la plus stricte légalité ».

Plus loin, une autre phrase nous laisse entrevoir la rudesse des combats que livraient nos anciens : « Et si les écoles chrétiennes ont moins d’élèves, on diminuera les crédits qui leur sont accordés » On trouve par ailleurs un bémol : « Mais avant de les diminuer (les crédits), il faut attendre d’avoir créé les écoles laïques et surtout de s’assurer de leur bon résultat. » Voilà qui fait encore réfléchir 137 ans plus tard…Revenons à la  rue de la Gendarmerie et au bulletin municipal, cette fois daté du 2 février 1903. Il y est expliqué un choix qui va concerner toutes les écoles de la ville ; lisons plutôt : « L’Administration municipale ayant décidé de donner à chacune de nos écoles une désignation particulière, rappelant le nom d’un personnage illustre de notre histoire locale, nous avons invité par lettre du 26 septembre dernier les directeurs et directrices des écoles à proposer les noms qui leur paraîtraient convenir le mieux à leurs établissements respectifs. »

Si l’on en croit ce rapport, c’est donc le directeur de l’école de la rue de la Gendarmerie qui a proposé lui-même en 1903 le nom qui traversa les décennies. Choix validé en plus haut lieu : « Pour les écoles de garçons, les noms proposés sont ceux d’écrivains ou d’hommes d’Etat qui ont contribué aux progrès de la pensée libre et de la démocratie. Il en est qui s’imposent, ceux de deux grands philosophes montpelliérains : Auguste Comte et Renouvier. » Si l’école Auguste Comte est toujours là, l’école Renouvier, rue Bernard de Tréviers, a changé de nom entre temps et s’appelle aujourd’hui Sévigné, qui était le nom donné en 1903 à une école de filles située rue Dom Vaissette, toute proche, devenue depuis le Centre Gitan.

C’est donc en 1903 que sont officiellement nommées les écoles Michelet, Legouvé, Cambon, Victor Hugo, Condorcet, Voltaire, Gambetta, Auguste Comte, Renouvier, J.-J. Rousseau, Louis Blanc, Roland, Jules Ferry, Jeanne d’Arc, Sévigné, Lamartine, Victor Duruy, Clémence Royer, Paul Bert, Jules Simon, Louis Figuier, Francis Garnier, Florian, Jean Macé, Planchon, La Fontaine, Pasteur et Chaptal. Cette liste nous donne une photographie du champ des écoles publiques montpelliéraines en 1903.

Tous les noms proposés par les directeurs n’ont pas été retenus. Par exemple, à celui de Molière, la commission a préféré le patronyme Legouvé qui selon elle « a montré et montre beaucoup plus de sympathie pour l’instruction des jeunes filles ». le nom de Lakanal « un peu surfait peut-être, sera remplacé par celui de Condorcet, dont l’esprit et les idées, le rôle historique eurent beaucoup plus de grandeur ». Seront ajoutés quelques noms tel celui de Cambon, député de Montpellier à la Convention ; celui de Jean Macé remplacera Pauline Kergomard, Planchon à la place de Marie Müller, mais on peut reconnaître que la majorité des noms proposés ont été retenus.

Parmi eux, donc, Isidore Marie Auguste François Xavier Comte, né le 19 janvier 1798 à Montpellier, décédé le 5 septembre 1857 à Paris. C’est un philosophe français. Sa doctrine, le positivisme, est liée à la confiance dans le progrès de l'humanité par les sciences. Selon lui, il était  possible d'expliquer le monde par des lois purement scientifiques. En fait, les recherches du XXe siècle ont montré que ses postulats sont erronés. De ce nouveau point de vue, le positivisme est une illusion. « Nous pouvons bien faire confiance en la science pour ce qu'elle est capable de nous apporter mais nous ne devons pas en conclure qu'elle peut tout nous apporter. Jamais elle ne nous dira ce qu'il faut faire. » (Colette Kouadio, SOS Philosophie).

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2- Croix Rouge

crClaudie Noël Wernet est responsable de l’alphabétisation et de la lutte contre l’illettrisme à la Croix-Rouge Française. Elle s’occupe bénévolement d’enseigner les rudiments de notre langue à toute une population en difficulté à Montpellier, Rue Baqué, en plein quartier Figuerolles. Rencontre.

« Je suis enseignante au collège du Jeu de Mail, et c’est en lisant  un article dans lequel on recherchait des bénévoles que je me suis décidée. On m’a demandé de prendre des responsabilités et de relancer localement cette action. Aujourd’hui, nous sommes 13 professeurs pour plus de 100 élèves. Nos cours durent 1 h 30, nous demandons une participation de 5 € par an, si possible, sinon c’est pas grave.

Nos cours s’adressent à un double public : des gens très démunis, ainsi que des gens moins démunis mais qui viennent en raison du prix très bas que nous pratiquons. Il s’agit d’un public très hétérogène, avec une large fourchette d’âge. Nous acceptons les élèves à partir de 18 ans, mais certains sont bien plus âgés. A la Croix-Rouge, on ne demande rien. Peu nous importe que les gens soient en règle, qu’ils travaillent, qu’ils aient une religion ou pas. Il n’empêche que nous constatons la présence d’au moins une vingtaine de nationalités. Ce qui est agréable, c’est de voir que beaucoup sont très assidus, très intéressés et tissent des liens entre eux qui se poursuivent à l’extérieur.

 En tant qu’enseignante, j’ai toujours souffert de voir les parents se faire gruger par leurs enfants qui leur font signer n’importe quoi parce qu’ils ne savent pas lire. C’est une bonne occasion pour eux de comprendre l’importance de la lecture. Je veux qu’on bouge, qu’on aille en situation dans les mairies, les bibliothèques, les écoles. Que les mères n’aient plus peur de communiquer malgré leur français laborieux.

 Notre public peut se diviser en deux grandes familles : ceux qui souffrent d’analphabétisme et ceux qui ont déjà un bagage culturel. Pour les premiers, il nous faut faire un travail très basique, avec parfois des cours particuliers, leur apprendre à écrire, à tenir un stylo, à débloquer le poignet, etc. Avec les seconds, ce sont des cours plus avancés, on étudie des textes, des articles. Nous faisons toujours alterner l’écrit et l’oral ; notre priorité est que chacun puisse s’exprimer. Il y a des hauts et des bas. Parfois, on connaît le désespoir pédagogique, puis un jour, il y a un déclic, et c’est toujours une grande joie pour nous que de voir démarrer nos élèves.

Il y a un type de client que l’on n’a pas, ce sont les français qui sont sortis du système scolaire sans avoir appris à lire ni à écrire. Pourtant, il y en a, mais ils ne viennent pas. Probablement ont-ils honte et préfèrent avoir recours à tout un tas de stratégies pour s’en sortir. La population gitane ne vient pas non plus. Nous avons en majorité une population d’origine sud-américaine (brésiliens, argentins, chiliens) et maghrébine (algériens, marocains, yéménites…) auxquels s’ajoutent entre autres des bulgares, des tchèques, des allemands, des italiens. Une majorité de femmes (80%). Très peu d’élèves viennent du quartier Figuerolles qui pourtant compte près de 20 000 habitants !

Je suis très reconnaissante vis à vis de nos bénévoles, qui parfois arrivent de loin, paient leur parking, se donnent beaucoup. Nous leur donnons une formation Croix-Rouge. Ce sont des gens qui souhaitent avoir des contacts, enrichir leur quotidien, en majorité des retraités, car les jeunes ont du mal à s’engager sur une année entière, pourtant il le faut car nos élèves font des sacrifices pour pouvoir assister aux cours (faire garder les enfants, prendre les transports en commun). On ne peut pas leur dire au dernier moment que le cours n’a pas lieu. Nous avons peu d’enseignants parmi nos bénévoles (seulement 4/13), qui sont en majorité des femmes. J’en recrute, sachez-le. Si vous êtes intéressé, il faut vous dire que vous devrez assurer un cours d’une heure et demie par semaine. Comme horaires, nous avons le lundi et le jeudi de 10h à 11h30 à la MPT J. Ricome, rue Pagès et au siège de la Croix Rouge (rue Baqué, tout près de la MPT) les lundis, mardis et jeudi de 10h à 11h30 et les lundis et jeudis de 18h à 19h30. Je vous attends !»

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3- Docteur Roux et Frédéric Bazille

Deux autres écoles dans le quartier: l'une sur le faubourg (Dr Roux; l'autre, à la Cité Gély (F. Bazille)

girardMireille Girard est la directrice de l’école maternelle Docteur Roux. « Je suis en poste depuis dix ans, je connais bien toutes les familles de la communauté gitane et maghrébine qui composent l’essentiel de notre population. Nous accueillons aussi quelques enfants d’origine africaine et calédonienne, et peu à peu, viennent des enfants dont les parents auraient jadis demandé des dérogations. Il faut dire que nous disposons de nombreux atouts depuis notre classement en ZEP : 25 élèves par classe maximum, des financements qui nous permettent d’organiser de nombreuses activités telles que patinoire, piscine, bibliothèque, jardinage, initiation à l’environnement, visites à la ferme pédagogique, journal scolaire, ludothèque, jongleries et acrobaties, musique avec l’Orchestre National de Montpellier. Il y a une cour de récréation et un jardin qui nous permettent de faire alterner en récréation moyens et petits d’une part, grands de l’autre, en petits groupes toujours encadrés par deux adultes. Il n’y a pas eu un seul accident depuis que je suis là . 6 fois par an, un espace parent se réunit, animé par un psychologue, qui traite de problèmes tels que l’alimentation, le respect des autres. C’est notre côté familial qui séduit le plus les gens qui ont fait le choix de venir ici. »

bazilleVirginie Thomas (à droite sur la photo) est la directrice de l’école primaire Frédéric Bazille :. « Ici, le contexte est différent, car notre population est exclusivement gitane. Nous souhaitons tous ici changer ce paramètre et accueillir d’autres enfants. C’est un message que nous lançons au quartier afin qu’il réagisse dans sa diversité et se réapproprie son école. Nous travaillons en liaison avec l’école maternelle et le collège où existe une mixité qui disparaît à l’école primaire. Ce n’est pas justifié car aujourd’hui les comportements qui empêchaient la mise au travail ont disparu. La communauté gitane a beaucoup évolué et a bien compris que savoir lire, écrire, compter était nécessaire pour préserver une certaine intimité. De plus, aujourd’hui, tous nos élèves accèdent au collège avec un niveau honorable, nos programmes sont les mêmes que partout ailleurs. On travaille autour de projets motivants en lien avec les associations du quartier (la Boutique d’écriture, cirque Balthazar, La Chapelle, etc.) que nous finançons avec les subventions DRAC, mairie, Education Nationale, Politique de la Ville. Nous avons mis en place un jardin d’école qui a été un grand succès par le jeu d’appropriation qu’il a suscité et les répercussions qu’il a eues sur les incivilités. Notre école est devenu un lieu protégé. Le matin, toutes les familles y entrent accompagner leurs enfants. C’est un moment de communication orale et de dialogue qui participe beaucoup au climat de confiance qui s’est créé.Si la Cité Gély reste un espace de non-droit, peu à peu, les valeurs acquises à l’école par la nouvelle génération y font une percée. Il faut maintenant que l’école Frédéric Bazille prenne sa place dans le quartier, forte de son absolue normalité et de ses projets qui témoignent d’une puissante identité figuerollienne. »

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4- La maisonnée

maisonaiTandis que I' enseignement avait dû cesser au collège de Rondelet, une autre forme d'éducation chrétienne s'élabora, en 1909, sous l'impulsion du Père Fabre, dans le quartier périphérique de Figuerolles : le "patronage saint Joseph", devenu, en 1929, "Association d'éducation populaire". Cette fondation se développa ensuite, à partir de 1941, animée par le père Pierre Blanc qui en fit une communauté chrétienne de quartier, ajoutant aux possibilités offertes de distraction et de formation religieuse des enfants et adolescents, une organisation de rencontres de réflexion, cercle d'hommes, réunions pédagogiques pour les mamans, salle de théâtre (450 places), journal mensuel, possibilité de cantine et d'accueil, colonie de vacances. Le tout devint ce qui prit désormais le titre de "La Maisonnée de Fîguerolles".

Extraits du site officiel de l'institution : « On peut dire que « La Maisonnée » (qui s’appelait à ses débuts L’Enclos, le Patronage Saint-Joseph) est un fruit direct et inattendu de la loi de 1905 séparant les Églises de l’État et de la loi contre les ordres religieux. Les Congrégations avaient dû fermer leurs établissements scolaires (et, théoriquement, fuir la France) : il y avait donc pour elles urgence à multiplier d’autres formules d’accueil et d’éducation humaine et chrétienne de la jeunesse. Cette époque vit donc la floraison des « patronages ».

Le futur fondateur, le Père Gustave FABRE, jésuite qui avait réussi à demeurer à Montpellier, réunissait régulièrement de jeunes anciens élèves du Collège de Rondelet que la Compagnie de Jésus s’était vue confisquée par l’État. Il poursuivait auprès d’eux un apostolat de réflexion religieuse, d’aide aux études et d’éveil à l’action sociale. Il n’imaginait nullement diriger un jour un « patro », d’autant plus qu’il y en avait déjà de nombreux à Montpellier. (Les Pères de Timon-David qui ont en charge actuellement La Maisonnée, avaient eux-mêmes à cette époque, une « Œuvre de Jeunesse » à la rue Bonnard. Fondée en 1889, elle sera remise aux Assomptionnistes en 1912).

Le P. Fabre disait sa messe chaque matin, à l’église Ste-Eulalie... Et voilà qu’un jour des premiers mois de 1907, le Curé de cette paroisse, le Chanoine COUVE lui demande d’employer quelques-uns de ses jeunes gens à l’animation d’un Patronage dans ce Faubourg Figuerolles qui était aux marges de sa paroisse.

Il n’en fallut pas plus pour que le Père se mette en recherche d’un local : l’œuvre était lancée...Le local fut vite trouvé là où se trouve encore La Maisonnée : au 43 rue du Fg Figuerolles. La donation fut faite par la propriétaire, Mme MARIOGE, . Le 19 Mars 1907, fête de St-Joseph, le bail fut signé et le chef de la Sainte Famille fut choisi comme patron et protecteur du Patronage..

pauletLe Dimanche 28 Avril 1907, les portes du « 43 » s’ouvraient à la cinquantaine d’enfants qui se présentèrent... elles ne se sont jamais refermées depuis à l’accueil des jeunes, le P. FABRE dirigeant la maison jusqu’en 1935.On se doute que prendre la succession d’un FONDATEUR comme le P. Fabre, n’est pas chose aisée. C’est un bon éducateur qui est nommé à cette tâche : le Père LOISEAU. Il ne fera qu’un rapide passage au « Patro St-Joseph », 6 années difficiles, en plein Front Populaire, et ne réussira pas à prendre vraiment la maison en main. L’œuvre périclite lentement. Le P. Loiseau avait, dans les années précédentes, sollicité l’aide d’un jeune jésuite : le Père Pierre BLANC, qui était ainsi venu lui prêter main forte pendant les vacances du Séminaire du Puy où il faisait ses études tout en animant un patronage dans un faubourg de la ville. Il proposa bientôt (en 1941) d’assumer la charge du 43 rue du Faubourg Figuerolles. Mais son Supérieur provincial lui révéla alors que la maison, d’accord avec l’évêque, devait être fermée dès que les événements le permettraient. Le P. Blanc dit alors : « C’est dommage ! J’aurais aimé tenter une relance. » . « Et bien, proposez-moi un plan » répondit le Provincial. Il faut croire que le plan fut approuvé puisque le P. Blanc eut mission de faire un essai de cinq ans... qui en dura 45 !

En pleine guerre, ce jeune prêtre dispensé de la mobilisation, car la cécité le menaçait, se démenait tant qu’il pouvait pour engager ses jeunes à aider les plus démunis : ramassage de bois, distribution de charbon ... Il nourrissait aussi ceux d’entre eux qui étaient de familles nécessiteuses. Il fut très vite connu dans Montpellier et demandé un peu partout pour prêcher des récollections dans les établissements catholiques. Secrètement, il organisait avec certains de ses jeunes, la distribution du journal clandestin des jésuites résistants de Lyon : « Témoignage Chrétien ».

De grandes améliorations matérielles furent réalisées : construction d’une maison d’accueil pour les étudiants, améliorations des salles d’activités ... et construction intégrale d’un nouveau local de colonie de vacances à PRÉVENCHÈRES. Le Père Paulet (notre photo) prendra la suite en 1986, il restera jusqu'en 2009 et sera remplacé par la congrégation des Fréres de St Jean.... Si la colonie à Prévenchères n'existe plus, elle a cédé la place à tout un programme annuel. La Maisonnée Saint Joseph a célébré en 2007 le CENTENAIRE DE SA FONDATION.»

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5- La pêcherie

palerolM. Pallerols, propriétaire : « La Pêcherie est née ici il a 27 ans, dans un quartier populaire, incroyablement vivant, qui brasse beaucoup de monde. Notre réputation y est devenue telle qu’elle s’est étendue : nous avons des clients qui viennent de très loin. De toute l’agglomération montpelliéraine, mais aussi d’ailleurs. D’Alès, de Millau, de Perpignan, de Toulouse, de Cannes et même de Paris. C’est qu’on ne se trompe pas en venant ici : en plus d’un poisson très frais, on trouve le conseil qu’on cherchait, le bon truc, la bonne recette. On est au service du client. »

 Le poisson a une durée de vie très courte. Tous les jours, nous nous approvisionnons à la criée de Sète. Elle a lieu de 15h30 à 20h. Ensuite, nous rentrons préparer le poisson pour la vente jusqu’à au moins 22h. Quand la criée de Sète est fermée, nous allons au Grau du Roi. Pour certains poissons (flétan, .cabillaud, lieu noir, lieu jaune, rascasse sébaste, empereur, grenadier) nous nous fournissons en Bretagne, sur Boulogne. Là, c’est par téléphone, auprès de gens de confiance. 

Tous les poissons se vendent bien, il y a des saisons. Par exemple, pour le rouget et la daurade ce sera en septembre/octobre. Le thon et la sardine, plutôt en été. Pour les fêtes de fin d’année, évidemment ce seront les crustacés, la grosse baudroie, le loup, le turbot et les coquillages. Pour les huîtres on vend beaucoup de Bouzigues et de fines de claire. Dans notre second point de vente, à l’angle de la rue Haguenot, vous trouverez des poissons plus petits, plus accessibles (de 1 à 10€ le kg), au service des familles à revenus modestes. »

pecheri C’est un métier difficile, où il ne faut pas aimer dormir. La vie de couple n’y est pas aidée. Mon épouse travaille autant que moi, elle est polyvalente : comptabilité et poissonnerie. J’emploie 12 salariés répartis en deux équipes : 6 le matin et 6 l’après-midi. Le samedi nous sommes tous ensembles. L’objectif est de maintenir la qualité maximum tout en serrant les prix. C’est que la concurrence est redoutable. Mais nous sommes une bonne équipe avec de vrais spécialistes à tous les postes. Venez par exemple voir nos écaillers, Karim et Dominique, ouvrir les huîtres.« Notre journée commence à 6 h du matin, et on prépare le magasin pendant 2h. La vente a lieu de 8h à 12h30, et on fait le ménage jusqu’à 14h 30. Ensuite, la seconde équipe entre en scène l’après-midi. On prendra seulement quelques jours de congés après les fêtes de fin d’année. »

langouste

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6- La Pleine Lune

6-1. Jean-Luc Lévecque

leveqEn 1986, Alain Coudène reprend un restaurant sud-américain, El Curanto, place Roger Salengro à Montpellier. En 1991, il est rejoint par Jean-Luc et Geneviève Lévecque. Ensemble, ils fondent alors la SARL « La pleine Lune ». Ce sera la naissance d’un bar musical où se produira tout le plateau jazz montpelliérain. Jazz, mais aussi rock avec des noms comme les Têtes Raides, Casse Pipe, La Tordue. On peut définir ce bar comme étant une tête de réseau dans le domaine artistique et musical, une référence. « Dès qu’il se passe quelque chose, un festival, un concert, soit on nous en parle, soit on nous demande d’y participer » reconnaissent les associés. 

Vingt années pendant lesquelles se sont succédées de grandes périodes. Restaurant à midi ou pas ; soutien à certaines associations comme la TAF (Tout à Fond) de St Jean de Védas. L’époque anti FIFA, au moment de la coupe du monde en 1998 a été un moment mémorable : il s’agissait non pas d’être anti foot, mais de mettre en évidence le fait que, pour Jean Luc Lévecque et ses associés : cette fédération (la FIFA)  sertt à nourrir les intérêts d’ un grand nombre de dictateurs en leur fournissant « l’opium du peuple ». Période notable aussi, celle des actions contre la peine de mort dans le monde, avec expos, concerts. En fait, La Pleine Lune participe à de nombreux évènements alternatifs et libertaires, tel le Chaos Social il y a deux ans. En cela, elle dépasse le seul côté artistique pour créer une identité qui lui est propre, mêlant arts, culture, engagement.

pl1Maintenant, il lui faut aussi tenir pied dans un quartier en pleine mutation. Trafics, violence, prostitution  font souvent la une des quotidiens. J.L Lévecque reconnaît que les choses ne s’arrangent pas. « C’est surtout l’incivilité des jeunes qui nous heurte. Se faire cracher sur les pieds, uriner contre la porte du bar deviennent chose trop courante. On trouve des gens capables de s’arrêter en voiture au milieu de la rue et de discuter sans vergogne un quart d’heure en bloquant toute la circulation. De nombreux problèmes sont rapportés par des clients qui ont été agressés et dévalisés, rue de Metz ou Square Coursindel. » D’autres éléments : le marché : pour JL Lévecque, il est très bien ici, c’est beaucoup mieux que le parking et ses voitures ventouses. Cependant, il faudrait diversifier ce marché. Il y a trop de fruits et légumes. Il faudrait aussi le nettoyer le dimanche. Il souligne aussi l’absence de concertation avec la municipalité : «  Nous avons des propositions à faire sur l’aménagement du carrefour par exemple. Dans le contexte immobilier, nous ne comprenons pas bien ce qui va se passer avec tous ces achats d’immeubles que réalise la municipalité, on ne nous consulte jamais, il y a un manque de communication ».

6-2 Alain Coudène

couden« Je suis né dans le Val d’Oise en 1958. J’avais 28 ans quand j’ai ouvert La Pleine Lune. 20 ans après, j’y suis encore… Mes parents étaient horticulteurs, mais je n’ai pas repris leur entreprise. Après mon bac, j’ai étudié l’informatique, puis je suis parti en vadrouille. Les Etats-Unis, le Mexique, l’Angleterre. Puis, j’ai travaillé à la COGEMA, à Lodève, comme programmeur, de 82 à 85 et je suis reparti, cette fois en voilier, pour l’Espagne, l’Algérie, la Tunisie, la Sardaigne. Enfin, en septembre 86, c’est le début de La Pleine Lune. Avant, c’était un restaurant mexicain, El Curanto, depuis 1971.Je l’ai tout de suite transformé en café concert, ce qui a lancé le bar. J’y ai travaillé pendant 5 ans tout seul, puis j’ai rencontré Jean-Luc et Geneviève Lévecque, en 92. En fait, je voulais vendre, mais nous avons conclu une association, ce qui était une bonne solution, car cela m’a permis de prendre du recul. Eux s’occupaient du quotidien du bar; moi, j’en étais le gérant, le comptable.

Comme toutes les associations, cela n’a pas été simple. Aujourd’hui, Jean-luc a 65 ans, son épouse 60, ils ont pris du recul. Ils sont toujours associés, mais plus gestionnaires. Mon style est très différent du leur. Pour moi, La Pleine Lune est avant tout un commerce, qui s’adresse à tous les clients potentiels et doit se développer. Si nous avons eu jadis quelques soucis avec notre propriétaire en raison des nuisances, nous avons depuis mis en place un système de fonctionnement très carré. Les clients sont avertis qu’il leur faut partir à une heure moins le quart le plus silencieusement possible, pour ne déranger personne. On ne sert pas les gens qui ont trop bu ; on ne tolère pas les écarts de conduite, de langage. Ce sont des principes de travail qui participent du bon esprit de l’établissement. On y réussit bien, mais on sent que c’est fragile, il nous faut être toujours vigilants.


pl2Mes associés avaient développé un état d’esprit qui leur correspondait bien mais qui, pour moi, mélangeait trop de choses : le commerce, la vie du quartier, la vie des gens, la politique. La clientèle était devenue une sorte de grande famille. Ce qui ne me convenait pas, c’est que si on n’en faisait pas partie, on se sentait vite exclu. Cela risquait de devenir un réseau fermé. J’essaie donc d’agrandir le volant de clientèle par une autre façon de faire, d’être encore plus un bar de quartier pour tous, d’être encore plus ouvert sur les gens, la ville, de continuer à faire vivre 5 salariés. Une population vient peut-être moins parce qu’on ne s’y concentre plus exclusivement. On a aussi rajeuni la clientèle, surtout le soir. On a de plus en plus d’étudiants. Un nouvel associé, Christophe Corbière, le fils d’un ancien du quartier, va s’occuper de la programmation en la mettant en phase avec les nouvelles tendances. La Pleine Lune est une grosse affaire, mais sa gestion en est difficile. Bien sûr, il y a les charges, la concurrence et il nous faut sans cesse être au goût du jour…

Notre clientèle est complexe. Si la communauté gitane ne vient pas chez nous, par contre la communauté maghrébine y est légèrement représentée. Le marché nous amène du monde, les commerçants et les clients (nous ouvrons maintenant à 8 h du matin) viennent boire le café. Nous avons quelques habitués à midi qui viennent prendre une collation (petit snack), et un grand moment à l’heure de l’apéro qui regroupe beaucoup de gens du quartier, jeunes et moins jeunes. Les concerts et les animations du soir nous amènent une clientèle hétérogène, qui comprend beaucoup d’étudiants, d’artistes, de musiciens. Nous n’avons aucun jour de fermeture. Notre projet : créer un restaurant dans notre petit jardin, à l'intérieur....»

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7- La Sainte Famille

Lorsque vers 1868, les sœurs de Saint Joseph prennent la direction de la Sainte Famille, la ville de Montpellier ne s’étend guère au delà : le faubourg Figuerolles appartient alors à la banlieue de Montpellier, parcs et vignes s’étendent à perte de vue tout près des bâtiments... Autour de la chapelle, l’école et le dispensaire vont fonctionner ensemble, à l’heure où l’instruction n’est pas encore obligatoire.Un petit internat sera créé à la veille de la Grande Guerre pour répondre aux besoins des familles qui voulaient donner une éducation primaire et secondaire chrétienne à leurs enfants, mais qui habitaient hors de Montpellier. A partir de 1962, les effectifs vont monter en flèche, imposant des constructions nouvelles et la suppression progressive de l’internat.

En 2006, j'y rencontrais Louis Vendrin, directeur en poste depuis 4 ans. Il m'a reçu dans son bureau, avant de me faire visiter son école.

« Nous recevons de plus en plus d’élèves venant du quartier et de la ville, ceux de l’extérieur finissent par renoncer petit à petit compte tenu des énormes problèmes de circulation et de parking, mais nous négocions des aménagements auprès de la municipalité pour tenter d’améliorer au moins le stationnement provisoire .Il y a encore, moins qu’avant certes, des gens du quartier qui travaillent chez nous. Nous comptons aujourd’hui 28 enseignants et 12 personnes sur des postes techniques.

soeurSFNous sommes aidés par deux sœurs célèbres dans le quartier, sœur Marguerite-Marie et sœur Marthe-Marie et par le Père Vincent qui vient deux fois par semaine. Nos enseignants sont sous contrat d’association avec l’Etat. Ils sont payés par l’Etat mais ont fait le choix de l’enseignement catholique par conviction personnelle. S’ils ont la même paye, ils n’ont pas les mêmes avantages que des fonctionnaires. Ils sont titulaires des mêmes diplômes mais ont en plus une formation spécifique. Une commission examine les candidatures, et je peux dire qu’il est plus difficile d’intégrer le privé que le public, car nous demandons, en plus des compétences, une réelle motivation. Nous avons avec l'Inspection Académique des relations très différentes de celles qu’elle entretient avec le public. Ce sont des relations de collaboration, de négociations mais pas d’autorité.

Au travers de notre enseignement, nous mettons en avant notre foi catholique. Nous accueillons beaucoup de musulmans, à qui nous demandons d’accepter notre identité, ce qui ne pose aucun problème. Nous ne faisons pas d’endoctrinement, nous offrons l’opportunité d’enrichir sa foi ou sa culture générale par la connaissance des bases du catholicisme. La Sainte Famille, bien sûr, c’est la Vierge Marie, Saint Joseph et l’enfant Jésus. On peut en voir les statues au dessus des classes. Celle de Saint Joseph serait, dit-on, à l’origine de 2 ou 3 miracles.»

En 2008, le directeur, M. Vendrin, à laissé la place à deux jeunes chefs d'établissement. Mme Artières, institutrice en maternelle, s'occupe de la direction de l'école (9 classes primaire et maternelle) et M. Bernon qui dirige le collège et s'occupe de la gestion du site; il enseigne la technologie en classe de 5°. Le collège compte 10 classes en tout.

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"Nous manquons de place, nous ne pouvons satisfaire toutes les demandes", nous explique le nouveau directeur, M. Bernon. Dans les grandes lignes, le quart des élèves inscrits (école et collège) habite le quartier, la moitié vient du reste de la ville, le dernier quart réside dans la zone péri-urbaine. 4% des élèves de la Sainte Famille sont issus de l'immigration contre 5% au niveau académique. Les frais d'inscription s'élèvent, par élève, à 298 € en primaire et 400 € au collège (pour l'année).

Plusieurs axes de travail pour 2009: rénover le projet d'établissement et améliorer le self-service, devenu trop petit. M. Bernon nous confirme que la Sainte Famille va bien rester ici et ne partira pas à Baillarguet, comme une rumeur le laissait entendre. Par contre, ce seront des classes qui y seront affectées, à partir des établissements qui ont le moins d'élèves. L'aumonerie est ici assurée par les prêtres de la paroisse de Notre Dame de la Paix, qui se trouve à la Chamberte (les pères Boissezon et Brugidou). Un accord est également passé avec La Maisonnée, dont les locaux servent aux activités sportives et avec l'Immaculée Conception pour l'utilisation de l'église.

Si vous souhaitez en savoir plus, une journée portes ouvertes est organisée tous les ans le dernier samedi du mois de mars. L'adresse : 10, place Roger-Salengro, 34008 Montpellier cedex 1. Tél. 04 67 92 81 75; Fax 04 67 58 60 44.
Envoyer un mail.

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8- Le Secours Populaire

paris Maryse Paris est coordinatrice des antennes du Secours Populaire de Montpellier. Chef de projet d’une compagnie d’assurances parisienne, elle choisit il y a 7 ans une fonction qui correspondait mieux à ses valeurs. Rencontre.

« Nous sommes installés depuis 4 ans à Figuerolles, mais nous avons aussi d’autres permanences sur Montpellier (6 en tout) ainsi que dans les villes et villages de l’Hérault. Nous avons choisi ce quartier car il y a une grande mixité sociale et un important besoin de lien et de solidarité. Nous avons mis en place un réseau de relations avec les structures et les associations municipales existantes. Il nous fallait intégrer ce maillage pour agir en bonne complémentarité.

Le Secours Populaire est une association laïque indépendante de tout réseau politique, religieux ou syndical. Nous sommes des humanistes qui luttent contre toutes les formes d’intolérance. Nous nous référons à la déclaration universelle des droits de l’homme et nous considérons la personne humaine dans sa globalité. Nos outils, ce sont les bénévoles : 25 à Figuerolles, plus de 120 sur Montpellier. Nous disposons de deux salariés et demi pour nos six structures.L’association est ouverte de janvier à décembre. On fait tout ce qu’on peut pour aider les gens en précarité, c'est-à-dire ceux qui ont un toit sur la tête. Les SDF sont accueillis par des structures spécialisées, qui peuvent les héberger. Dans ce monde où se manifestent injustice et profits à courts termes sans vergogne, nous n’agissons pas sur leurs causes mais seulement sur leurs conséquences, les dégâts qu’ils causent ; nous interpellons aussi les pouvoirs publics sur les problèmes de société que nous constatons, tant au niveau national qu’international.

Nos charges se répartissent en deux parties : le fonctionnement et la solidarité. La solidarité, cela signifie l’aide alimentaire ainsi que l’accompagnement, les loisirs. Nous sommes aidés un peu par l’Etat et la CAF ; beaucoup par le Conseil Général et la Mairie. Nous avons aussi parfois le soutien de fondations ainsi que du mécénat d’entreprises. Très important, nous bénéficions de dons de particuliers, à la fois financier et en nature (vêtements, jouets). On redistribue les vêtements en fonction des besoins des gens, on en donne une partie à des structures partenaires qui font de l’hébergement. Tout ce qui reste est mis en vente au cours de braderies ouvertes au grand public. Ces braderies, ainsi que d’autres types d’animations, nous permettent de récupérer des fonds.

secpopLes gens viennent d’un quartier élargi, depuis le centre ville, parfois même des Beaux-Arts, jusqu’à la Chamberte ou même la Cité Astruc, mais en majorité de Figuerolles et Gambetta. On reçoit beaucoup de travailleurs pauvres, smicards, contrats précaires. Sur l’année, c’est plus d’une centaine qui viennent frapper à notre porte et que nous aidons à mettre de l’ordre dans leur vie ; que nous orientons vers les services sociaux correspondants afin qu’ils puissent obtenir les aides nécessaires. Nous les aidons à régulariser leur situation, obtenir des paiements échelonnés concernant les loyers, l’électricité, etc. Selon le cas, nous ouvrons le droit à l’aide alimentaire. Sur la ville, nous aidons ainsi par semaine 450 familles d’à peu près 4 personnes.  C’est une aide ponctuelle qui a pour but de redonner un élan. Nous ne voulons pas tomber dans l’assistanat. Nous aidons de deux façons : par un colis d’urgence, que nous donnons pendant 4 semaines si besoin, puis par l’accès à une épicerie sociale (avec participation financière symbolique) pendant 6 mois. Seul les gens bénéficiaires du minimum vieillesse y ont un accès illimité.

Notre salariée, Géraldine Ledu, travailleuse sociale formée à l’IRTS, s’occupe d’un groupe d’un dizaine de personnes, composé en majorité de femmes gitanes qu’elle encadre sur l’année afin d’en favoriser l’intégration sociale, d’en rompre le repli communautaire. Ce sont les assistantes sociales de la Commission Locale d’Insertion qui les envoient vers nous. Il s’agit d’une obligation contractuelle en contrepartie de l’obtention du RMI et afin d’aboutir à une insertion professionnelle, à l’émergence de projets, à une meilleure connaissance des droits et devoirs de chacun.»

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9- L'Assemblée Chrétienne de Montpellier

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Giséle pouget, pasteur (notre photo), nous explique :

"Depuis 10 ans au numéro 18 de la rue Anterrieu s’est installée l’Assemblée Chrétienne de Montpellier.
L’Assemblée Chrétienne de Montpellier est une église évangélique affiliée à la fédération protestante de France .
Elle fonctionne en parallèle avec un centre social :
DORCAS CENTRE D’ENTRAIDE 

Nous travaillons en partenariat avec des personnes (souvent anonymes) qui déposent vêtements, vaisselle, meubles ou objets divers.
Ceux-ci sont triés, classés puis vendus pour une somme modique permettant d’assurer les charges de fonctionnement et la solidarité.
Dans un quartier comme celui de Figuerolles ce lieu a son importance.

  1. Les SDF le connaissent bien, ils savent qu’ils pourront trouver là vêtements chauds et couvertures.

  2. La population Maghrébine s’y approvisionne pour les familles restées en Algérie ou au Maroc.

  3. Les plus démunis apprécient la qualité et le choix des vêtements.

Le centre d’entraide travaille de concert avec des associations s’occupant de gens sous tutelles.

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Le centre social se veut être un lieu de convivialité et d’écoute ouvert à tout ce qui peut être un bienfait pour l’autre.

Bien intégré dans le quartier, nous ne pouvons que remercier la population pour son accueil.

L’église est née d’un petit groupe de prière qui se réunissait sur le quartier.
Elle développe une vision qui s’articule autour de 2 axes : proclamer et incarner l’Evangile.
Elle s’inscrit dans la mouvance charismatique du paysage évangélique.
Son lieu de culte est ouvert à tous le dimanche matin, les personnes s’y réunissent dans une atmosphère gaie et chaleureuse.

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Rappelons que le samedi 26 Avril 2008 en présence de ses fondateurs et de l’élue Montpelliéraine Mme Fanny Dombre Coste (notre photo) l’Assemblée Chrétienne de Montpellier fêtait ses 20 ans ainsi que les 10 ans de création de Dorcas, l’antenne sociale de la rue Anterrieu.
Cet événement faisait suite à un concert de gospel (Bruno Laffitte et Pat Berning) qui avait fait salle comble la veille".

En savoir plus : les églises évangéliques sur Internet (Wikipédia).
Contact et horaires d'ouverture en page agenda.

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10- Le Théâtre Gérard Philippe

Muriel Copeaux, la directrice de la Maison Pour Tous Joseph Ricôme, n’a pas de souci à se faire au sujet de son théâtre. Elle dispose d’une équipe de très haut vol pour le gérer. Ils sont deux à être responsables du lieu : Jean-Pierre Ronda, depuis 2001, et Fabien Montagné, depuis janvier 2004. Ces deux hommes développent des compétences incroyables : régisseurs, techniciens, scénographes conseils, chargés de communication. Ce sont eux qui établissent la programmation annuelle, eux encore qui ont su donner une personnalité inimitable au Théâtre Gérard Philipe.

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Ce théâtre était en très mauvais état en 1999. Construit avec la Maison pour tous en 1980 qui succédait à l’école de la rue Pagés fermée en 1978, il sera cinéma et théâtre. En mauvais état en 1999, il fallait le remettre aux nouvelles normes de sécurité. Ce qui fut fait. « Je suis arrivé quand le théâtre prenait vie, nous déclare Jean-Pierre Ronda. A ce moment là, les compagnies qui désiraient jouer s’inscrivaient quinze jours avant. Aujourd’hui, il y a tellement de demandes qu’il nous faut faire une programmation sur l’année, mais aussi une sélection en fonction de priorités. Les jeunes artistes cherchent des lieux où se produire, où se faire connaître, et cette salle est idéale pour eux. Il y a une excellente acoustique, ainsi qu’une très belle mise en lumière ».

La contrepartie à ce travail phénoménal réalisé par nos deux régisseurs, c’est la grande qualité de tous les spectacles qui sont donnés à voir. Du théâtre, mais aussi des concerts pour un tiers des soirées : « Le théâtre a un peu perdu en quantité ; c’est un problème de politique culturelle : il y a de moins en moins de subventions pour les jeunes compagnies, donc moins de projets ». Il n’empêche que les spectacles sont étonnants en professionnalisme. La philosophie de ce théâtre, qui dépend de la régie des maisons pour tous, est d’être avant tout un théâtre de quartier, donc de donner une priorité aux projets locaux. C’est aussi souhaitable pour les troupes. Originaires de Montpellier, elles ont un accès plus facile aux médias, ont leur public plus facilement mobilisable.

La majorité des représentations sont des créations qui ont recours aux services de Jean-Pierre et Fabien : « Les groupes ont de moins en moins une idée du rendu possible. On essaie de les mener vers un résultat professionnel sur le plan de la lumière et du son ». Cette salle n’est donc, comme nous expliquent J-P Ronda et F. Montagné, pas un lieu pour faire tourner des spectacles, mais un lieu de grande première, qui couronne des mois de travail. Ensuite, les compagnies se dirigent vers les salles de diffusion. Comme Julien Masdoua, qui après avoir débuté ici, tourne salle Rabelais, est passé à l’émission « Plus belle la vie », ou encore de Marie Raynal, régulièrement en résidence au théâtre d’O. « Les gens travaillent ici dans d’excellentes conditions : c’est un vraie salle de spectacle, avec des fauteuils confortables (113 places). Il y a une réelle proximité, le public se régale ». Rien à voir avec une salle polyvalente…

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Les acteurs y construisent leur univers artistique ; pour les spectateurs, c’est l’opportunité de les rencontrer au sommet de leur engagement, avec toute l’émotion d’une première fois : du vrai bonheur. Et il y a au moins un spectacle par semaine, entendez trois représentations, jeudi, vendredi et samedi. Sur l’année scolaire, pour 8 000 entrées payantes (6 à 12 euros), ce sont pas moins de 172 spectacles programmés jusqu’au 15 mai, car ensuite les écoles, les ateliers de théâtre, etc. présentent leur travail jusqu’à la fin juin.

C’est donc à un des plus importants théâtres de Montpellier que nous avons affaire, en raison du rôle qu’il joue vis à vis des jeunes artistes montpelliérain et de la diffusion culturelle qu’il réalise dans la ville. Il ne lui manque rien, ou presque : « Nous souhaiterions avoir une meilleure couverture des médias, nous disent nos deux régisseurs ». Et puis bien sûr, un budget moins étriqué : « Dépendants des MPT, déjà subventionnées, nous n’avons pas droit à des subventions supplémentaires ». Chaque ensemble de comédiens ou de musiciens doit donc louer la salle. Certes, ce n’est pas très cher : de 10h du matin à minuit, il en coûtera 150 euros, techniciens compris, la première journée, et les autres soirs, de 18h à 24 h (quand tout est au point) 84 euros. Et cela entraîne des choses bizarres : « Une compagnie qui loue la salle se retrouve être l’organisateur, et doit donc payer les droits SACEM ou SACD sur sa propre création. On aimerait avoir les moyens de leur éviter cela. » Il reste les bonnes nouvelles, comme l’organisation d’un festival de jazz en mars 2009. Que dire, sinon que le Théâtre Gérard Philipe est devenu un lieu culturel incontournable et indispensable à Montpellier.

Contact page agenda.

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11- Librairie "Le grain des mots"

Située pas bien loin, Boulevard du Jeu de Paume, cette librairie est devenue la librairie du quartier Figuerolles. Une preuve en est donnée par Sophie Mazas, avocate des sans-papiers, dans une interview à La Gazette :

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A la question : pourquoi avoir choisi ce nom, Le grain des mots,  Daniel Lemoigne et Aline Huille, les propriétaires,  répondent qu’il est le fruit de nombreux après-midi de réflexion.  Le grain, expliquent-ils, c’est ce que l’on sème et qui germe, mais c’est aussi le grain du papier, la texture de la feuille. Ils n’ont pas inventé cette tournure, car déjà deux livres au moins s’appelaient ainsi. Ils ont alors demandé l’autorisation à la dernière utilisatrice. Il s’agissait de Camille Laurence qui avait ainsi nommé son recueil de chroniques autour d’un mot qu’elle écrivait chaque semaine dans le journal L’Humanité.

Daniel Lemoigne et Aline Huille tenaient déjà une librairie (qui existe toujours), à Pontoise quand en 2003, ils décident de venir s’installer à Montpellier. Avant de choisir une destination, ils avaient pris le soin de questionner les éditeurs. Il leur fallait trouver une ville suffisamment importante, universitaire de préférence, pour pouvoir s’y implanter. Certaines étaient déjà bien pourvues. A Montpellier, la fermeture de la librairie Molière était annoncée, et il n’y avait pas d’autre librairie de ce style. Les éditeurs étaient certains qu’il ne s’y vendait pas autant de livres qu’il aurait dû. Mais partir de ce postulat pour arriver à  ouvrir une librairie et la pérenniser était une gageure risquée.

 « C’est un commerce qui mobilise beaucoup d’argent pour le stock et ne permet que de faibles marges, un métier qu’il faut savoir maîtriser », nous confient D. Lemoigne et A. Huille. En effet, s’ils ont acquis une solide expérience à Pontoise, là-bas, ils avaient repris une affaire qui existait depuis le dix-neuvième siècle. Ici, il leur fallait construire à partir de rien. Et les débuts n’ont pas été faciles : « L’ouverture de la librairie a certes été remarquée par son public, mais nos objectifs de départ avaient été un peu trop optimistes ; de plus les éditeurs, très industrialisés, préfèrent livrer des palettes entières de best-sellers plutôt que de trier titre par titre. En dessous d’un certain volume, il devient impossible d’accéder à l’information des titres à paraître. Les petits points presse qui veulent avoir un rayon livre reçoivent un assortiment tout prêt. S’ils veulent changer et choisir eux-mêmes, c’est un travail énorme pour un retour sur investissement dérisoire ».

Et Daniel nous explique que les deux tiers de l’édition sont détenus par deux grands groupes : Hachette (Lagardère) et Editis (Wendel Investissements du baron Seillière). Un monde soumis à la règle de la rentabilité et du profit : Editis a revendu ses librairies et Hachette n’a gardé que ses relais (gares, etc.). La librairie est le maillon faible, en bout de chaîne, dévorée par les grandes surfaces de toutes natures. « Toutefois, rajoute D. Lemoigne, et ce grâce à la loi Lang (2001), qui a fixé un prix unique pour les livres, il reste encore beaucoup de librairies en France ».

Pour Daniel et Aline : « Tout l’art consiste à trouver l’équilibre entre les nouveautés et le fonds ; notre clientèle recherche des ouvrages de qualité dans les domaines de l’actualité littéraire , de la politiques, des sciences humaines, mais aussi des livres d’art, des classiques, etc. Les publications qui connaissent une promotion par la télévision ne sont pas celles que l’on vend le plus ici et parfois même n’y ont pas leur place. Je parle des faux livres, genre biographie d’animateur TV, chanteur, sportif ou homme politique, souvent écrits par une tierce personne. Parfois, certains de ces écrits sont transversaux. Par exemple, l’avant dernier livre signé Georges Frêche, Il faut saborder le PS, a apporté quelque chose a de nombreux lecteurs, leur a montré un peu du débat politique à l’intérieur du parti socialiste, alors que le suivant, plus ou moins sur le même sujet, n’a intéressé absolument personne. Allez savoir pourquoi ? »

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Nos deux associés avouent être de gros lecteurs, mais aussi des lecteurs frustrés. Une lecture rapide, de plus en plus professionnelle. On leur présente déjà les parutions prévues en septembre. Il y a encore quelques années, ils consacraient l’été à lire des classiques, ou des ouvrages qu’ils avaient loupés. Ils n’en ont plus le temps, même s’ils arrivent à protéger quelques activités qui n’ont rien à voir avec la lecture. Mais ils y trouvent beaucoup d’avantages : des contacts permanents avec les éditeurs, les auteurs, les clients, et… les livres ! Une question de vocation, disent-ils. Leur démarrage est maintenant réussi, et cerise sur le gâteau, comporte un volet « librairie de quartier », avec les ados qui viennent chercher leurs classiques pour le collège ou le lycée, où même les ménagères qui viennent du marché avec leur cabas plein de légumes y côtoient les étudiants et les érudits de tout poil. Le grain a germé.

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12- Le vin noir

Jacky Dumouchel est arrivé à Montpellier il y a 17 ans. Venu de Cherbourg, il était déjà un amateur éclairé des produits de la viticulture mais nous avoue qu’au début, il connaissait très peu les vins de notre région. Il commence à aller s’approvisionner au « Tire-Bouteilles », une cave à vins située derrière la gare, tenue par le célébrissime Claude Dubois. Ce sera le coup de foudre : il finira par se faire embaucher et travaillera là pendant huit ans.

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« On allait voir les vignerons, ils nous expliquaient comment ils faisaient ; c’était extraordinaire ». Après l’aventure formatrice du Tire- Bouteilles, Jacky Dumouchel connaîtra une passe plus difficile. « Je me suis retrouvé au RMI ; il me fallait en sortir : j’avais une passion ; j’ai décidé de me lancer ». Et c’est en bas du boulevard Renouvier, à gauche en le remontant, juste après la place Salengro, qu’il va ouvrir sa première cave à vins. « J’ai commencé très modestement : quatre tréteaux, deux planches, une centaine de bouteilles ». Jacky devra affronter des remarques parfois démoralisantes : « Une cave à vin en plein quartier maghrébin, ça ne marchera jamais », lui disait-on. En fait, ça a marché assez vite, tant et si bien que deux ans plus tard, un magasin de coiffure, situé en face, un peu plus bas, était mis en vente et qu’il a pu l’acheter. « Parti avec un RMI, je suis devenu propriétaire de mes murs ! Cerise sur le gâteau, quinze jours après mon installation, le marché s’installait place Salengro ».

Avoir traversé la rue et s’être rapproché du faubourg est ainsi une très bonne opération : « Les gens tournent autour de la Place Salengro. J’ai eu l’impression d’être beaucoup plus accepté par Figuerolles avec ce déménagement ; des gens qui ne venaient pas avant sont venus d’un coup, à l’aise ici comme chez eux ». Avec une clientèle qui s’étend quand même de Clémenceau à Lepic, le cœur de cible est bien le quartier Figuerolles. « Il faut savoir que je reste ouvert jusqu’à 20h30 ; le soir, après le travail, les gens sont détendus, n’hésitent pas à rester discuter un moment. Je me sens vraiment boutique de ce quartier et je suis très content d’avoir réussi à m’y installer ! »

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Jacky Dumouchel nous fait faire un tour rapide de sa cave. Notre région est complexe, il a donc fait un choix en fonction de son goût : « J’ai un état d’esprit orienté en majorité vers le bio ; vers les cépages anciens tels l’Aramon, l’Alicante, le Carignan ou encore le Cinsaut qui donnent des vins plaisir au goût friand, croquant. Aujourd’hui, toute une jeune école œuvre dans ce sens ». Et Jacky est intarissable ; il nous explique que ces nouveaux venus, pour certains pas du tout issus du milieu viticole, ont acheté de vieilles vignes, et y travaillent parfois seulement le week-end. Il a ainsi visité des terrains peuplés de vieilles souches de Carignan ayant au moins quatre-vingts ans, envahis d’herbes, pleins d’insectes, d’araignées et d’escargots, qui selon lui donnent « des vins merveilleux ».

Il attrape une bouteille : « Regardez-moi ça : un vin de garrigue ; Les Belles de Nuit , près de St Chinian. C’est quelqu’un qui a racheté des vieilles vignes et qui n’en fait qu’à sa tête ; des choses que les autres ne font pas. Et le résultat, c’est une vraie merveille. On a l’impression d’avoir en bouche des baies craquantes, des fruits à graines ou à pépins, des myrtilles » On en prendrait bien un verre, à l’écouter. Mais pas le temps, le voilà qui en saisit une autre : « Regardez moi ça : c’est du Cinsaut pur ; bio, à peine stabilisé, pas ordinaire. C’est un rouge d’été, à boire bien frais sous le figuier, en épongeant une petite goutte de sueur sur le front. C’est le vin de Catherine Bernard, une ancienne journaliste, établie à Castelnau le Lez ». Les bras m’en tombent et je n’ai pourtant encore rien bu.

bouteillesPour figurer dans les rayons de la cave de Jacky, une bouteille doit répondre à deux critères : la qualité de son vin d’une part, et de l’autre le côté sympa de son auteur : il faut « que ça passe » entre eux. C’est qu’au Vin Noir, les vignerons sont conviés à présenter leur productions aux clients, à leur expliquer tout, en musique, parfois autour d’expositions. Au final, de très bons vins et d’agréables vignerons et vigneronnes à découvrir, en majorité de l’Hérault, proposant des tarifs très raisonnables, en moyenne 6 euros, avec des premiers prix à 3,90 et même des BIB pour les moins fortunés. Bien sûr, Champagne, alcools forts dont un excellent Calvados (de Normandie), des tapenades, olivades, anchoïades et un curieux vinaigre au safran, très apprécié paraît-il, sont aussi à disposition. A consommer avec modération, paraît-il…
Contact : Le  Vin Noir, 5 place Bouschet de Bernard, 34070 Montpellier. Tel : 04 67 06 54 92. Par mail : le-vin-noir@wanadoo.fr

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13- Église paroissiale de l'Immaculée Conception et Notre Dame de la Paix

1- L'immaculée Conception

immaculee conceptionCatégorie : église paroissiale
aire d'étude : Montpellier faubourg
adresse : Père-Bonnet (rue du)
époque de construction : 4e quart 19e siècle
année : 1884
auteur(s) : maître d'oeuvre inconnu
historique : Projetée en 1870 la construction de la chapelle de secours de l'Immaculée Conception ne sera entreprise qu'à partir de 1884 ; l'édifice sera implanté dans le terrain laissé vacant entre l'école de la Sainte-Famille et la maison des soeurs gardes-malades du père Soulas, déjà bâties à partir de 1870 à l' initiative du curé de Sainte-Eulalie, l'abbé Fortune Cavalier, dans le but d' évangéliser le quartier du faubourg Figuerolles ; En 1955 la chapelle deviendra église paroissiale sous le nom de Notre-Dame-de-la-Paix ; le vocable de l' Immaculée Conception lui sera restitué en 1960. L' architecte n' est pas connu ; vitraux par G.B.Dagrant, de Bordeaux ; un vitrail par CH. Champigneulle, de Paris
gros-oeuvre : calcaire ; moellon ; fonte ; enduit
couverture (matériau) : tuile creuse
plan : plan régulier
étages : 3 vaisseaux
couvrement : fausse voûte en pendentifs
décor : vitrail
représentation : vie de la Vierge ; vie du Christ
couverture (type) : toit à longs pans
propriété privée personne morale
date protection MH : édifice non protégé MH
type d'étude : inventaire fondamental
date d'enquête : 1986
rédacteur(s) : Nougaret Jean
N° notice : IA34000275
© Inventaire général, 1986
crédits photo : Descossy, Michel - © Inventaire général, ADAGP, 1986

2- L'église Notre Dame de la Paix;
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14- La librairie Scrupule

La librairie-bibliothèque associative Scrupule est au numéro 26 du faubourg Figuerolles.  Mais pourquoi ce nom, qu’est-ce qu’un scrupule ? Selon le dictionnaire, c’est une difficulté d'ordre moral à agir sans tenir compte d'un aspect particulier de la situation ; c'est ce même scrupule qui pousserait à agir de manière irréprochable. D’autre part, un scrupule a jadis été une unité de poids utilisée en France (1,27 grammes). Voilà ce qui caractérise la manifestation qu’a organisée notre librairie le dimanche 26 avril 2009 à Saint Hippolyte du Fort : perfectionnisme et précision autour d’un fort engagement. Les détails de l’opération.

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Alshan et Lucile nous expliquent le sens de cette démarche, mais aussi la logistique et le programme de la journée. En fait, nous disent-ils, l’idée de départ, c’était tout simplement d’organiser un concert de soutien, en partenariat avec Radio-Escapade (103.3 et 104.1 FM). Il faut savoir que la librairie Scrupule fonctionne sans subventions, sans salariés, avec seulement des bénévoles, qu’elle paye son loyer et ses charges grâce à la vente de livres, aux adhésions, au soutien des amis.

L’idée qu’elle a partagée avec d’autres collectifs et qui caractérise bien la librairie Scrupule, c’est de favoriser la circulation des idées, des paroles, des informations. Lucile pose une question : « Quels sont les lieux ouverts qui permettent la diffusion d’une pensée critique, qui peuvent faire circuler une parole libre, émancipatrice, avec un contenu autre que celui qui est véhiculé aujourd’hui par l’industrie culturelle, les médias de masse ? ». Elle adresse de fortes critiques à ces mêmes médias : « Ils nous servent une production creuse, un monologue élogieux que la société tient sur elle même au travers de discours sur la démocratie, les loisirs, la sécurité. Ils veulent nous persuader que chacun aurait accès à l’information, comme si on était à l’apogée de la civilisation ! C’est un énorme mensonge, car les individus sont de plus en plus isolés. L’Information est de plus en plus partielle et partiale ». C’est donc bien par rapport à ces convictions fortes que les collectifs réunis envisagent de construire des perspectives de lutte vis à vis de ce qu’ils qualifient un « univers cauchemardesque ».

Ce fut donc le 26 avril le grand jour, celui où purent se rassembler les gens qui agissent dans cette logique avec les médias alternatifs, associatifs, les éditeurs indépendants et tous ceux qui ont une volonté d’autonomie par rapport à ce qu’ils veulent pouvoir dire, écrire, penser. La journée a débuté à partir de 10 h, à Saint Hippolyte du Fort, en salle des fêtes. Elle s’est intitulée « Pensée critique, parole sensible » et a déployé un riche programme dont nous allons faire le tour.

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Le matin, des ateliers thématiques. Analyse de l’image (outils et stratagèmes utilisés par le cinéma hollywoodien et militant, traitement médiatique de différents conflits). Une initiation aux logiciels libres avec recyclage et reconversion de matériel informatique (on a pu y amener son ordinateur, son CD, DVD vierge ou sa clé USB). Il y a eu aussi une présentation « succincte, subversive et appliquée » de la zététique, une science qui permet d’aiguiser son sens critique, de « pouvoir faire la différence entre croyance et connaissance ».

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A midi, ouverture des stands : canards locaux, édition et création indépendante. A partir de 14 h, les tables rondes : deux temps de discussion, animés par Bruno Canard, Julien Colin et Thierry David : d’abord les supports (papier, image, son) et leur numérisation, ensuite l’avenir avec la transformation des réseaux. On a trouvé comme interlocuteur Gilles Lucas (CQFD), Cédric (Radio Zinzine), Gilles Gouget (Divergence FM), Benjamin (Infos Libres) George Lapierre (expériences du Chiapas et d’Oaxaca pour les médias locaux). Avec, en plus, un espace enfant avec jeux et contes, un arbre à palabre, des projections vidéo, la diffusion d’archives radiophoniques, un mur d’expression, et même,  un match de mauvaise foi… A noter, le vidéomathon, c’est comme un photomathon mais en vidéo : les volontaires s’y expriment face à une caméra sur un thème qui leur est donné, pour une sorte de micro trottoir.
Bien sûr, toute la journée, rafraîchissement et bons petits plats, repas végétariens avec des matières premières issues de l’agriculture biologiques et pizzas du même style cuites dans un camion équipé d’un four solaire. Et ça a continué le soir, avec à 21 h, lecture spectacle des poètes de la révolte et de la liberté par Eloïse Alibi et Juliette Mouchonnat. Tout s'est fini en musique, avec du blues, du rock, du jazz, du ska : X Lasbasle et A. Sudhibasilp à la guitare, C. Mehring à la basse et N. Grupp à la batterie.

Passer son dimanche à « palabrer et festoyer », voilà le style des propositions de la librairie Scrupule… En savoir plus : 04 67 92 24 18

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mél :thierry.arcaix@wanadoo.fr ; tél : 06 23 10 62 21